Oiseaux, parmi nuages. [PV; Keylen]

C'était donc une nouvelle année qui s'annonçait à Eredar School. Et, même si Keylen doutait fort que la compétences des autres élèves de son niveau augmenterait soudainement, il espérait en apprendre encore. Pour lui, le rythme était trop lent. Beaucoup trop lent. Toutes ces personnes étaient si idiotes à ses yeux, semblables à des limaces. Certains, évidemment, étaient plus érudits que d'autres, plus doués, mais ceux-là devenaient une denrée rare, malheureusement pour Keylen. Or, malgré cela, à chaque année, il revenait à Eredar School, prêt à en connaître plus sur cet art occulte qu'il avait découvert cinq ans plutôt seulement, comme un bébé qui fait ses premiers pas.

Cinq ans déjà... Son séjour sur Eredar semblait passer si rapidement. Car, malgré qu'aucun autre élève ou professeur, ou même habitant d'Eredar n'ait jamais réussi jusque là à pénétrer l'armure de Keylen, il se sentait beaucoup plus chez lui dans ce monde que sur Terre. Sur Terre, là où son frère avait constamment tout l'attention pour lui et pour lui seul.

* Il n'aura plus ce petit rire vantard quand il baignera dans son sang... pensa Keylen*

Aussitôt, le jeune Eventus effaça cette pensée de sa tête. Bien qu'elle lui plaisait, bien qu'il ne souhaitait que la mort de son frère jumeau, Keylen savait très bien qu'il devait se concentrer pour garder le contrôle de lui-même. S'il fallait qu'il se laisse emporter par cette démence de la vengeance, Keylen ne pourrait plus se contrôler et probablement s'attirerait-il des problèmes. Non, lui, tout ce qu'il voulait, c'était éliminer cette tache d'encre à sa vie et ensuite vivre avec ses parents et avoir toute leur attention, qu'il faille ou non utiliser la force... le feu.

Le feu, un élément si puissant, si menaçant. Cinq ans plus tôt, Keylen avait sans nul doute fait le meilleur des choix. Le feu représente la force brute, la puissance sous la forme de brûlantes flammes. Certes la foudre elle aussi pouvait causer bien des dommages, mais probablement moins considérables que ceux des traditionnelles flammes, elles qui causaient des incendies dévastateurs. Elles qui causaient des explosions effrayantes. Oui, il avait fait le bon choix. La glace et l'eau téait trop faibles à ses yeux, trop doux, et la terre complètement dénuée d'intérêt. Et l'air, encore plus ennuyant que la terre. Keylen savait que n'importe qui allait le craindre lorsqu'il deviendrait le plus grand des mages.

Mais pour l'instant, il devait se contenter du simple rôle d'élève, faire ses devoirs, obéir tant bien que mal aux professeur et espérer ne pas être encombré trop souvent par des rencontres indésirables. Cependant, bien que Keylen eut le profond désir d'éviter toute socialisation, il ne pouvait pas rester enfermer dans sa chambre, et puis même à cet endroit, il n'était que rarement seul, ils étaient trois en fait. Donc, comme tout être humain, il devait se dégourdir un peu et, cette journée-là, sa destination choisie était la tour des mages. Une tour qu'il n'avait visiter qu'une ou deux fois lors de toute sa scolarité, puisqu'il la considérait trop inutile. Elle servait que pour le cours d'artificer et encore là, Keylen n'avait même pas choisi ce cours comme option en troisième. D'ailleurs, désormais, en cinquième, il se devrait de nouveau de faire un choix, pour une deuxième option. Enfin... allait-il en choisir une de plus ? La métamorphose et le cours d'artificier lui semblaient tellement superflus puis, il n'était pas obligé de faire un choix de plus, cette fois-ci c'était facultatif.

Mais tout ce tracas était à l'instant inutile, puisqu'il ne souhaitait que s'écarter un peu des autres en se rendant à cette tour des mages. Malheureusement, lorsqu'il gravit les dernières marches, il aperçut cette fille... Kaoru Mikari. Qui ne connaissait pas cette « poupée de glace » ? Elle faisait d'ailleurs partit des rares personnes à qui Keylen vouait une certaine forme de respect, bien que tout le monde étaient inférieurs à lui, selon sa pensée. Peut-être la présence de cette élève n'allait pas être trop dérangeant après tout. Il alla simplement s'appuyer sur le rebord d'un muret de la tour en regardant le paysage autour, sans toutefois s'y intéresser.

« Tu es bien Kaoru Mikari, c'est ça ? questionna-t-il, dans un ton presque aimable. »